ÊTRE OU AVOIR : TELLES SONT LES VRAIES QUESTIONS DE L'ÉCRITURE

On utilise les verbes "être" et "avoir" à gogo, que ce soit à l’écrit comme à l’oral. Pourtant il faudrait appuyer sur le frein et les utiliser avec parcimonie. Pourquoi ? Comment ? Réponses ci-dessous…

9/26/20212 min read

Être et avoir sont les verbes et auxiliaires les plus employés, à l’oral comme à l’écrit, en français comme en anglais (et comme dans beaucoup d’autres langues). Pourtant ce sont deux verbes pauvres, deux verbes « faciles ». Leur emploi est systématique. (À titre d’exemple, regardez dans les 3 phrases précédentes : j’ai utilisé 3 fois le verbe « être » ! ).

Vous l’aurez compris, on ne peut pas s’en passer. Mais on peut facilement les remplacer, et cela serait même préférable si vous souhaitez embellir vos écrits et les rendre plus matures. Pourquoi faut-il s’en passer au maximum ? Car leur abus alourdit le style et gêne la lecture. Une accumulation de « être » et « avoir » procure la sensation d’un texte bâclé, écrit sans envie et sans effort. Disons-le plus simplement : ça fait amateur ! Et vous qui cherchez à passer pro, autant dire qu’il va falloir « zigouiller » du être/avoir !

Exemple :

Version niveau amateur : Savoir bien écrire est un art difficile et il n’y a pas d’école pour l’apprendre. Ça serait déjà avoir de l’imagination et un goût pour le bon mot. En vérité, c’est surtout être persévérant, bien plus que d’être talentueux, et c’est être capable de recommencer dix fois la même page.

Version niveau confirmé : Savoir bien écrire se révèle souvent ardu et cela ne s’acquiert pas au terme d’une formation scolaire. Cette capacité implique surtout un esprit imaginatif et un intérêt évident pour la littérature. Dans cet art délicat, la persévérance supplante souvent le talent.

L’exemple ci-dessus est un peu extrême mais il permet de mieux comprendre l’effort à fournir pour embellir vos textes. Rien qu'en lisant les deux phrases vous comprenez la différence, même si l'information reste la même. Mieux travailler un texte commence donc par la (presque) éradication des verbes« être » et « avoir ». Dès que vous les employez, barrez-les et réfléchissez à un verbe plus fort et plus précis.

Allez, c'est cadeau :

Être : apparaître, consister en, paraître, sembler, constituer, se montrer, se révéler, résulter, rester, s'agir...

Avoir : acquérir, bénéficier, détenir, employer, fournir, obtenir, occuper, posséder, produire, rassembler, remporter, tenir...

Exception :

comme toujours, l’écriture n’est pas une science exacte. Supprimer systématiquement les "être" et "avoir" peut vite rendre vos textes lourdingues ou prétentieux. C’est un subtil mélange, et tout dépend de la cible de lecteurs à laquelle vous vous adressez. Personnellement je préconiserais un ration de 1/3 de « être »/ « avoir » et 2/3 de verbes moins pauvres ! Pour des passages « secs » ou philosophiques, ou bien si vous cherchez volontairement un certain dépouillement parce que le décor l’exige (exemple : une scène dans un désert, dans l’espace ou dans un monastère) utilisez « être » pour les descriptions, le rendu sera meilleur.